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Interview de Camille & Marion, designers graphique réunies derrière emballage collectif !

On le dit et on le répète, le freelancing n'est pas synonyme de solitude. De plus en plus d'indépendants choisissent de créer des collectifs de freelances pour avoir plus de crédibilité et de largeur d'épaule pour enchainer les projets. Après les témoignages de Räv Digital et de l'Identiteur, c'est au tour d'emballage collectif de passer à la casserole de l'interview !

On a rencontré à cette occasion Camille & Marion, deux designers graphiques de talents qui ont décidé de s'unir pour partager leur amour du design co-main au plus grand nombre !

Comment vous êtes-vous rencontrées ? Quel est votre parcours ?

Nous nous sommes rencontrées pendant nos études, à l’ÉSAAT de Roubaix, en 2013, alors que nous venions d’entrer toutes les deux en DSAA (Diplôme Supérieur d’Arts Appliqués, équivalent à un master 1) en Design Graphique. Marion a au préalable fait un BTS en Design Graphique à Montaigu (85), tandis que pour ma part, j’ai effectué un BTS Design de Produits à l’école Boulle, et un DMA (Diplôme de Métiers d’Arts) en Illustration. Marion a ensuite poursuivi une année en Erasmus à la MOME (Moholy-Nagy University of Art and Design) à Budapest, tandis que je me suis lancée en freelance. Après avoir respectivement réalisé un stage et un service civique de plusieurs mois, nous avons décidé de travailler ensemble, et de fonder ainsi emballage collectif.

Pourquoi avoir choisi d’être freelances ?

Parce que nous n’envisagions pas de travailler au sein d’une entreprise qui n’aurait pas été la nôtre, avec un ou plusieurs supérieurs hiérarchiques. Nous portons une conception du design très forte au travers d’emballage collectif, et nous voulions qu’elle se concrétise au grand jour, le plus tôt possible. Nous souhaitions également avoir la possibilité de choisir nos clients, nos horaires, notre rémunération et notre propre méthodologie de travail. Une liberté qui n’a pas de prix !


Pourquoi vous lancer en collectif ?

Car nous nous sommes bien trouvées ! Après plusieurs projets à petite échelle, nous avons remarqué que nous étions très complémentaires dans nos pratiques et nos façons de travailler, et avons donc décidé d’unir nos forces. Progressivement, nous nous sommes vite rendues compte que de travailler en duo nous conférait plus de poids aux yeux de nos clients qu’un freelance seul. Cela nous permet également de porter ensemble des projets de plus grande ampleur que si nous étions en solo, en poursuivant un objectif qui nous transcende. Nous sommes officiellement deux au sein d’emballage collectif, mais tout un écosystème de collaborateurs (imprimeurs, illustrateurs, motion designers, stylistes, architectes…) gravitent autour de nous. Là encore, cela nous permet d’acquérir plus de légitimité aux yeux de nos clients, et nous permet de mener des projets de A à Z, depuis la conception jusqu’à la livraison des produits finis, qu’il s’agisse d’une identité visuelle, d’un site internet, d’une scénographie ou encore d’une vidéo…


Quel est le concept d’emballage collectif ?

Nous sommes un atelier de design graphique co-main, d’illustration et de typographie. Au-delà du jeu de mots, le design graphique co-main consiste à convoquer la main, et donc la participation de tous nos interlocuteurs, qu’il s’agisse de nos clients, nos collaborateurs ou encore nos utilisacteurs de telle façon de promouvoir et partager le design graphique au plus grand nombre. Notre nom résume bien cette idée : nous nous emballons tous ensemble pour le design graphique ! En parallèle de nos projets studio, emballage collectif est également une association à but non lucratif, au travers de laquelle nous développons des activités complémentaires : nous participons à des résidences, organisons des ateliers dans les écoles, et réalisons des interviews de designers graphiques, que nous diffusons sous la forme d’un podcast dédié.


Est-ce que vous acceptez encore des missions en solo chacune de votre côté ? Comment vous répartissez-vous le travail entre vous ?

Oui cela nous arrive. Nous veillons effectivement globalement à poursuivre nos démarches personnelles respectives en parallèle de notre investissement au sein d’emballage collectif. Concernant la répartition des tâches, nous nous les répartissons généralement selon nos affinités et qualités respectives. Marion attachera plus d’importance aux détails, à affiner au maximum nos idées, là où j’aurai plus une vision globale des projets. Par ailleurs, Marion est plus sensible à la typographie là où j’ai plus d’atomes crochus avec l’illustration.


Les entreprises sont-elles de plus en plus intéressées pour faire appel à un collectif de freelances comme elles feraient appel à une agence de design ? Est-ce que vous avez une anecdote sur votre expérience avec un client ?

Nous avons cet été manqué de peu un beau projet de création de site internet en partie à cause du fait que nous n’étions justement pas une agence mais bien un collectif de freelances. Les clients ont tendance à être rassurés par les agences car ils ont à la fois la certitude d’avoir un interlocuteur unique tout au long du projet, ce qui leur fait gagner du temps, tout en pouvant bénéficier quand même d’une structure établie qui encadre la collaboration. Étant donné qu’un collectif de freelances sous-entend plusieurs personnes distinctes, possédant leur organisation propre, les clients peuvent avoir des a priori légitimes ! Mais qui dit plusieurs freelances dit équipe, dit responsabilités et donc professionnalisme, même si nous n’avons pas de structure officielle qui nous rassemble. Autrement dit, ce n’est pas le cadre qui détermine un bon collectif de freelances, mais l’alchimie qui peut exister entre ses membres. Contrairement à une agence, où l’on ne choisit généralement pas ses collègues de travail, nous avons décidé de nous rassembler sous le même drapeau, au sein d’un même collectif : c’est donc gage de qualité !Il reste encore beaucoup de clients à convaincre, mais il est de notre responsabilité en tant que collectif de freelances de montrer une grande pédagogie à leur égard !


Quels sont les principaux avantages et inconvénients du freelancing ?

Concernant les avantages, c’est un luxe inestimable de pouvoir organiser nos journées comme nous l’entendons, et sans rendre de compte à personne d’autre que nous-mêmes ! Le choix de nos clients (principalement issus du milieu culturel et de l’économie sociale et solidaire) est également très important. En matière d’inconvénients, le manque d’un véritable cadre légal et de reconnaissance de notre statut peut parfois nous peser (vis-à-vis de notre protection sociale, par exemple, même si Wemind existe maintenant). Néanmoins, le monde du travail évoluant à une vitesse folle, nous nous considérons également être aux avants-gardes de cette révolution en marche, dont nous sommes fières de faire partie. Travailler en collectif nous permet de plus de bénéficier du regard de l’autre pour avancer encore plus vite, et encore plus loin !


À votre avis, à quoi ressemblera le futur pour les freelances ?

Sans aucun doute, les freelances et plus globalement les entrepreneurs (et intrapreuneurs) seront de plus en plus nombreux, bien que le salariat ait encore de beaux jours devant lui, tout simplement car il en faut pour tous les goûts ! Nous sommes néanmoins parties prenante d’une grande révolution au sein du monde du travail dont tous les contours restent encore à définir, et c’est ce qui est justement passionnant ! Affaire à suivre, donc…


Que pensez-vous des plateformes pour freelances ?

Nous sommes partagées. Nous avons eu notre premier client officiel par l’entremise de Malt (ex-Hopwork) grâce au profil de Marion qui est référencée à Angers, mais avons décidé de poursuivre la collaboration hors du site. Sur de nombreuses plateformes, il y a à boire et à manger : on y trouve de nombreux clients qui recherchent un prestataire peu cher qu’ils vont pouvoir exploiter dans des délais très courts, quand ce ne sont pas des demandes absolument en dehors des réalités ! Les gens, clients comme freelances y font leur marché, comme sur les sites de rencontre, et cela aboutit rarement à des relations professionnelles durables, sur le respect et la confiance mutuels. Nous espérons toutefois qu’XXE saura relever ce défi de taille !


On espère aussi ! Merci à Camille & Marion pour leur témoignage !


Source article : http://e-mag.xxe.fr/interview-emballage-collectif/

Contenu rédigé par : Alexandre

Mis à jour le 1 juin 2018

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